Le bois brûlé, ou yakisugi, est issu d’une technique de protection naturelle du bois d’origine japonaise, aussi appelée shou sugi ban. Elle consiste à brûler profondément la surface d’une planche pour obtenir une couche de carbone superficielle. Les planches de bois ainsi transformées servaient à l’époque de bardage pour les maisons en bois. Le shou sugi ban s’utilise encore aujourd’hui au Japon pour les maisons traditionnelles mais aussi pour habiller des bâtiments modernes et contemporains.
Traditionnellement, ce procédé de traitement est réalisé en assemblant trois planches de cèdre japonais (sugi) de manière à former une cheminée au pied de laquelle on allume un feu. La flamme démarre du bas et se propage vers le haut en brûlant le bois. Lorsque que le temps de brûlage est atteint, on stoppe le feu avec de l’eau.
Même si on attribue souvent son origine au Japon, cette technique est vieille comme le monde.
A la préhistoire déjà, le durcissement du bois au feu était utilisé pour chasser le mammouth comme en témoigne la romancière préhistorique Jean M. Auel dans sa série de livres Le Clan des Ours des cavernes. De façon plus contemporaine, au Moyen-âge, on brûlait le bas des piquets en bois avant de les enfoncer en terre lors de la conception de clôture. De même au Canada, cette technique est très répandue, les canadiens parlent de torréfier le bois.
Aujourd’hui la technique a évolué et le brûlage du bois se fait dans des fours spécialisés. Même si chacun peut brûler son bois à la maison.
Pourquoi un tel engouement ?
Les plus grands designers mondiaux se sont appropriés cette technique permettant d’obtenir une gamme infinie de variations d’aspect. Ainsi on retrouve une gamme de couleurs allant du noir intense au noir avec des reflets gris ou bleu. Des textures variées selon l’intensité avec laquelle le bois a été gratté ou brûlé. Au toucher, on peut obtenir une surface aussi soyeuse que la peau ou à contrario conserver les irrégularités du bois et son rendu « écailles de tortue ». Chaque lame de bois est revêtue d’une couche de carbone à l’aspect unique.
Du restaurant Encore dans le port de Scheveningen au Pays-Bas, au chalet Courchevel conçu par Olivier Gay, en passant par la maison des enfants de Meudon, à la villa Barcelona en Espagne conçue par l’architecte Raül Sanchez Esteban, cette technique n’en finit plus de faire des émules à travers le monde.
Au Japon, c’est l’architecte réputé Terunobu Fujimori qui a réalisé plusieurs projets en bois brûlé.
Ce traitement s’utilise autant en intérieur qu’en extérieur, en bardage de façades, clôtures, meubles et habillage mural. Il se marie parfaitement au style contemporain ! Vous pouvez trouver des idées de créations en bois brûlés ici
Quelles vertues précisément ?
Aussi surprenant que cela puisse paraitre, le but premier du bois brûlé était de protéger les maisons … des incendies. Construites en bois, le risque de propagation du feu d’une maison à une autre dans un village était trop important et aurait causé des ravages. Ainsi brûlés, les bardages revêtus de cette couche de carbone retardaient considérablement la propagation du feu. Un véritable retardateur de flamme naturel.
De même cette technique permet de lutter contre des nuisibles tels que les insectes xylophages qui ne peuvent plus se nourrir de la cellulose et de la lignine du bois puisqu’ils ont été transformés en carbone, élément non comestible pour ces insectes. Les champignons lignivores ne se développent pas non plus. Ainsi, on peut conserver le bois pendant plus de 80 ans.
Enfin, cette jolie couche superficielle de carbone protège naturellement des rayons UV du soleil, principale source d’altération du bois en extérieur.
D’un point de vue écologique, le procédé est entièrement naturel. On parle de construction verte. Et cela séduit de plus en plus les jeunes générations qui recherche quelque chose de plus naturel et durable.
Comment s’y prendre pour réaliser un vrai shou sugi ban ?
Sugi signifie cèdre japonais. Il s’agit du bois que l’on protège traditionnellement par cette technique. Mais ce traitement peut s’appliquer également au pin douglas et plus généralement à tous les résineux.
Pour réaliser cette technique, il faut compter une dizaine de minutes par planche (tout dépend de l’aspect recherché) pour la brûler soit dans un grand lit de braises soit à l’aide d’un simple chalumeau. Pour que la carbonisation protège suffisamment le bois, il faut qu’elle atteigne à 3-5 millimètres d’épaisseur. Une fois brûlée, on arrose d’eau la surface pour stopper la carbonisation. On peut par la suite éliminer le surplus de charbon à l’aide d’une brosse pour jouer sur l’état de surface.
Il s’agit du traitement du bois le plus naturel et durable. Son seul inconvénient, il laisse des traces noires à son contact et la couche de carbone est fragile et sensible aux frottements et aux intempéries.
Vous trouverez de nombreuses vidéos montrant le processus de réalisation. Cela demande un peu d’équipement et de patience mais attention aux brûlures, cette technique peut s’avérer dangereuse. En cas de doute, mieux vaut laisser faire les professionnels.
Enfin, pour éviter toute dégradation de surface et conserver l’aspect du carbone intact durablement, un produit spécialement conçu est disponible sur notre boutique : le Protecteur Bois Brûlé PB600. Il peut s’utiliser pour les bardages en bois brûlé extérieur, mais aussi pour les lambris et habillage muraux intérieur, les meubles et autres aménagements en Shou Sugi Ban.
Nos autres conseils pour bois extérieurs